La machine d'Anticythère

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Photo 1 : L'un des principaux fragments de la machine antique découvert en 1901 dans une épave. © Marsyas / CC BY-SA 3.0.

 

Les scientifiques pensent avoir découvert les secrets de la machine d'Anticythère.

Des scientifiques britanniques ont mené une nouvelle étude sur la machine d'Anticythère découverte en 1901 dans une épave près de l'île grecque éponyme. Ils veulent maintenant pouvoir créer un modèle qui reconstitue dans son intégralité le mystérieux mécanisme.

La machine d'Anticythère reste sans aucun doute l'une des plus fascinantes et intrigantes. Son mécanisme d'ingénierie est aussi ancien que le plus connu aujourd'hui et il a été longtemps remis en cause par les scientifiques.

C'est en 1901 que l'appareil a été trouvé dans une épave de la grande île grecque d'Anticythère. Les observations ont montré que le navire était romain et qu'il serait resté au fond de la mer pendant une période d'environ 2 000 ans. Il transportait de nombreuses amphores, statues, pièces et autres objets divers.

 

L'examen de la machine a permis de déterminer qu'il s'agit d'une calculatrice astronomique servant à prédire des événements tels que les éclipses, les phases de la Lune ou encore la position des cinq planètes connues à l'époque. L'objet en bronze, cependant, est incomplet.

Un puzzle complexe à reconstituer
L'ensemble récupéré se compose de 82 fragments révélant quelques niveaux du mécanisme complexe. Depuis des décennies, c'est un véritable casse-tête que tente de reconstituer les scientifiques dans l'espoir de comprendre le fonctionnement de cette machine.

Près de 120 ans après sa découverte, une équipe de l'University College London (UCL) a été saisie pour résoudre ce problème. Et elle pense qu'elle devrait pouvoir comprendre au moins une partie de l'énigme. Selon leur étude publiée dans la revue Rapports scientifiques, ils se sont basés sur un modèle décrivant l'intégralité de l'appareil.

"Notre travail révèle que le mécanisme d'Anticythère est d'une magnifique conception, traduisant une superbe ingénierie dans un appareil de génie. Cela remet en cause toutes nos idées préconçues sur les capacités technologiques des Grecs anciens", écrivent les auteurs dans leur rapport.

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Photo 2 : Le modèle reconstitué numériquement de la machine d'Anticythere imaginé par les chercheurs. © Tony Freeth.

Pour la théorie de leur modèle, les scientifiques s'appuient sur des travaux précédents sur la machine, notamment ceux de Michael Wright. Dans les années 2000, un ancien conservateur du Science Museum de Londres s'apprête à décrypter une grande partie du mécanisme et à construire une réplique fonctionnelle.

D'autres modèles ont été construits depuis lors "aucun d'entre eux n'est compatible avec les données actuellement disponibles. Notre défi était de créer un nouveau modèle qui corresponde à tous les tests existants", soulignent les scientifiques dans leur étude.

Reconstituer le cosmos
Des recherches antérieures ont également été liées à d'autres observations sur les inscriptions observées sur les fragments radiographiés et la Lune se déplace sur les années concentriques.

Deux nombres en particulier sont des révélations surprenantes : 462 et 442. Ils décrivent respectivement les cycles des planètes Vénus et Saturne. En utilisant une méthode mathématique décrite par le philosophe grec Parménide, l'équipe a réussi non seulement à expliquer ces nombres, mais aussi à déduire les cycles de toutes les autres planètes.

Sur la base de ces données, ils ont ensuite construit un modèle en supposant comment chaque roue crantée et chaque cadre agissaient pour montrer le déplacement des planètes, du Soleil et de la Lune. Tout est suffisamment limité et réduit pour tenir dans le compartiment de quelques centimètres de la machine.

Un modèle plausible et possible à fabriquer ?
Reste à déterminer si leur modèle fonctionne réellement et s'il a effectivement pu être fabriqué il y a plus de 2000 ans. Les chercheurs prévoient également d'en construire une version physique en utilisant des méthodes modernes, y compris des techniques pouvant être utilisées par les concepteurs de l'époque.

"Il n'y a aucune preuve que les Grecs anciens étaient capables de fabriquer cet appareil en tant que tel. C'est vraiment un mystère", a précisé à Live Science, Adam Wojcik, co-auteur de l'étude. "La seule façon de le savoir est d'essayer de le fabriquer en utilisant la méthode grecque antique".

Si le modèle est plausible, il ne ressemblera pas tout à fait à l'antique machine d'Anticythère. Qui l'a faite ? Comment a-t-elle été utilisée ? Ou encore, que faisait-elle dans cette épave ? Et quelles sont les parties manquantes ? Beaucoup de questions discutables sur ce que certains appellent déjà "le plus vieil ordinateur du monde".

 

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Photo 3 : Reconstitution d'après le modèle de la face avant et la présentation du cosmos. Au centre, la Terre, les phases de la Lune et sa position dans le zodiaque. Puis les années concentriques associées à chaque planète représentées par les "petites sphères". © Freeth et al., Rapports scientifiques 2021.
"Le Soleil, la Lune et les planètes s'exhibent dans un parcours impressionnant de la force du génie des Grecs anciens ", a expliqué dans un communiqué le Pr. Tony Freeth, auteur de l'étude. "Notre modèle est le premier à correspondre à tous les tests physiques et descriptions des inscriptions scientifiques gravées sur le même mécanisme".

 

 

 

 

Gilles                      Sources: traduction de l'article de NewsBeezer

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